Annlor Codina, résidence d’été

Annlor Codina, résidence d’été


Ce mois de juillet, Oudeis aura le plaisir d'accueillir Annlor Codina, lauréate de notre programme de résidence. La besace pleine d'idées, cette artiste singulière, dont le travail sonde et digère les différentes et typologies variées de la violence, s'empare d'archétypes tels que les armes, les munitions ou les objets liés à la sécurité pour en court-circuiter leur fonction initiale. Annlor Codina élabore des stratégies de résistance poétique pour désamorcer le potentiel agressif de représentations violentes en les déplaçant vers d’autres territoires plus ludiques ou festifs.

Dans le cadre de sa résidence, un temps sera dévolu au projet No Bird. Au croisement de l'installation, de l'atelier, de l'ingénierie et d'une esthétique DIY, No Bird intègre un mécanisme de ball-trap, un propulseur de plateaux faits en papier mâché, le tout relié à un système informatique recensant et analysant en temps réel des flux RSS dont les sujets se relient à des conflits géopolitiques. No Bird explose l'information, met en déroute l'automatisation des données et l'abstraction des territoires par une réappropriation des outils de pouvoir. No Bird devient un outil géopolitique, stratégique, poétique et révèle par l'espace dans lequel il s'active la nécessité d'une pensée critique des médias et l'urgence d'une déconstruction des mécaniques informationnelles, elles-mêmes vecteurs d'un pouvoir.

Par ailleurs, Annlor Codina initiera un nouveau projet intitulé : Clandestine Workshop.
Annlor Codina, Clandestine workshop

Une installation, un atelier clandestin de transformation de cartouches de chasse construit principalement avec des matériaux de récupération.

Préfiguration de l'installation :

L’espace est réduit. Les murs supportent des étagères où s’entassent contenants métalliques, cibles usagées, outils, cartouchière, balance, manuels et documentation. L’éclairage grésille. Le sol est jonché de boîtes de cartouches évidées. Un écran vidéo diffuse en boucle des tirs de cartouches transformées, exécutés par des individus habillés en tenue paramilitaire. Quelques chaises dépareillées encerclent une table sur laquelle s’étalent confettis, paillettes, serpentins, plumes, pigments, pétales, semoule colorée, cotillons, perles, ...

Sur rendez-vous et en petit groupe, l’installation mute en atelier clandestin participatif.
Le public est invité à modifier des cartouches de chasse en les vidant de leur substance initiale : à savoir des grenailles, pour la remplacer par une composition d’éléments festifs de leur choix.

Une détonation retentit, les salves de fusil propulsent une gerbe de cotillons.
Clandestine Workshop apprivoise la violence contenue dans les munitions en désamorçant son potentiel offensif pour le recharger de possibilité festive.