Quand l’ennemi réagit, table-ronde

Quand l’ennemi réagit, table-ronde


Intentions

LesRencontres des Arts Numériques, Électroniques et Médiatiques d’Oudeis se concentraient sur la thématique de l’écologie et la façon dont les artistes - au travers de leurs œuvres et pratiques - s’en saisissent. Écologie au plan environnemental, cela va sans dire, mais également écologie politique, économique, philosophique, mentale, pour faire référence à Felix Guattari(1).

À partir de Silence Vert, des œuvres et installations, des problématiques soulevées, des perspectives ouvertes, il a été proposé à plusieurs personnes d’intervenir lors d’une table ronde et, du lieu de leur champ, de leurs actions et de leurs positionnements, de s’intéresser à la question des pratiques artistiques «conçues comme contre-pouvoirs constituants»(2).


Si cette question centrale était reliée au domaine desArtsNumériques,Électroniques et Médiatiques, elle abordait également – et naturellement – des questions connexes, intrinsèquement associées : la création et l’art comme outil et moyen de transformation sociale et politique ; la fonction critique et réflexive de l’art ; les utopies concrètes ; les inventions du quotidien ; l’art engagé ; la critique des médias ; les pratiques média tactiques ; l’appropriation et le détournement des technologies dans un but d’autonomisation et de résistance ; les alternatives et la question sous-jacente du dépassement de l’art.

Avant d’offrir la retranscription de cette table ronde, nous avons pensé pertinent et opportun d’intégrer le texte de Pascal Nicolas-Le Strat : « Un contre-pouvoir constituant ». Ce dernier opérant comme introduction essentielle et étape préliminaire de définition.

 

1. La dimension politique, sociale et critique de Silence Vert s’associait en effet à la notion d’écosophie, notion éthique et politique développée par Felix Guattari, reposant sur trois écologies (Les trois écologies, Galilée, Paris, 1989, 72 p.) : l’écologie environnementale, l’écologie sociale et l’écologie mentale. La première, « environnementale », c’est l’écologie au sens élargi du terme ; la seconde, « sociale et politique », vise à remettre en cause le capitalisme en réinventant les rapports humains et en proposant des économies alternatives, autonomes, locales ; enfin, l’écologie « mentale » est une façon de développer et réhabiliter la subjectivité, la singularité, qui selon Guattari, s’enlisent dans les enjeux de profits et de pouvoirs.
2. L’expression est empruntée à P. Nicolas-Le Strat.