Entretiens et conversations


Art et politique

Ces entretiens et conversations ont été réalisés lors d’un travail de recherche en doctorat. En Arts et Sciences de l’art. La plupart entre 2007 et 2009. D’autres sont plus récents et ont littéralement débordé du cadre de cette recherche. Celui-ci portait sur la question des dimensions politiques et sociales dans l’art contemporain et sur la manière dont cette question traverse les arts plastiques et visuels « contemporains », la manière dont elle était abordée et discutée, perçue, chez les artistes et les théoriciens, la manière dont elle affectait le « monde » de l’art. A l’origine, donc, outre la volonté de constituer du matériel pour réfléchir, il y a l’idée et le désir de sortir le nez des livres pour aller sur le terrain, sur le « motif », pour échanger, expérimenter, s’entretenir : concrètement. L’objectif était/étant bien entendu de questionner, de réfléchir, de comprendre, d’enregistrer, pour échanger, partager, confronter des analyses, tenter de comprendre les liens entre art et politique, dans le temps, à plusieurs niveaux. Au bout, il y a une pratique, toujours actuelle, d’entretiens et de conversations sur l’art, pour l’art.

Un travail tout à la fois : sur des problèmes terminologiques ; sur des sujets tels que les formes contemporaines de l’art « engagé » ; sur les conditions de possibilités d’un art engagé, critique ou politique aujourd’hui ; sur des problématiques politiques et sociales dans le monde de l’art ; sur la politique de l’art ; sur la façon dont l’art, terrain de recherche et d’action, reflète, résout, dévoile, expérimente, vit, projette, met en perspective, « outille » ces questions ; autour des analyses et des postures des artistes et des théoriciens concernant le rôle et les dimensions politiques et sociales de l’art ; et bien entendu sur les nœuds complexes que ce sujet des relations entre art et politique mettent au jour servant à penser les conditions d’existence et le fameux « vivre ensemble ».

Quel corpus d'artistes ?


Pour ce projet ont donc été rencontrés : Annie Abrahams, Paul Ardenne, Kader Attia, Art-Act, Maxence Alcalde, Alain Badiou, Sébastien Biset, Aline Caillet, Agnes de Cayeux, Françoise Cohen, Philippe Davet, Catherine David, Martine Derain, Alain Declercq, Mounir Fatmi, Kendel Geers, Alfredo Jaar, Thomas Hirschhorn, Khalil Joreige et Joanna Hadjithomas, Eric Van Esche, Jean François Laporte, Patrice Loubier, Jean Luc Moulène, Pascal Nicolas - Le Strat, José Louis Sanchez Rull, Edith Felix, Benjamin Sabatier, Sirine Fattouh, Lorena Zilleruello, Abdel Abdin, Waël Nourredine, Martha Rosler, Nikki Middelmiss, Jean François Boclé, Raphael Grisey, Andres Serrano, Stephen Wright, Florence Lazar, Abdallah Karroum, Claire Fontaine, Société Réaliste, Niek Van de Steeg, Artur Zmijewski,. Certains des entretiens ont été publiés et diffusés, certains sont encore en cours de « transcriptions », de « correction », de « validation », quant aux autres, en accord avec les interlocuteurs, ils devaient être poussés plus loin.


Ce qui se dégage de ce travail, long, semblant parfois vain et épuisant, mais principalement roboratif et excitant, c’est a posteriori qu’il était nécessaire de faire rencontre - ce qui en fait un projet esthétique et politique en soi – pour faire émerger et faire apparaître : des paroles, des postures, mais aussi la complexité des positionnements sur les relations entre art et politique, question probablement jamais réglée, et bien entendu liée à un grand nombre de facteurs, en fonction des époques.


Ces entretiens, riches mais loin de faire système, loin de catégoriser, loin de faire le tour d’une question et de la clore, mettent en lumière quelques-unes des problématiques majeures qui traversent la question des dimensions politiques et sociales dans l’art aujourd’hui. Ils s’articulent, se complètent, se contredisent, se répondent, finalement ils discutent, débattent, créent du sens, de la réflexion, des possibles, et réinjectent, au moins symboliquement, du sensible et du politique dans le vivre ensemble.


Ce travail de recherche entre en parfaitement en résonance avec le travail d’Oudeis en tant que structure, en tant que projet artistique, en tant que laboratoire de recherche, d’analyse et de création. Oudeis, comme prisme multidimensionnel, est en effet traversée de part en part, outre l’ensemble de ses actions dans le champ de la création numérique, électronique et médiatique, par la question des dimensions sociales et politiques. Si Oudeis a choisi promouvoir ces entretiens, c’est parce que réunir et publier ceux-ci, consiste en une continuation de ce projet esthétique et politique, en une volonté de faire circuler de la pensée, une volonté de contribuer aux débats sur les relations entre art(s) et politique(s).


 


Art et technologie

A tous les moments de son existence, lors d’expositions, de rencontres, de résidences, de tables rondes, Oudeis s’entretient, converse, débat, discute, enregistre, crée de la ressource, dans une démarche de recherche-action. Tout à la fois pour accompagner les artistes dans leurs parcours, produire de la pensée dans une logique autoréflexive, promouvoir, contribuer à alimenter ce champ des arts numériques, médiatiques, électroniques, partager et participer à l’écriture de de ces arts.

A la fois projet artistique, structure et laboratoire, Oudeis se veut, en effet, observer, activer, implémenter, éprouver. La ressource théorique est donc un élément essentiel dans sa démarche et permet de dépasser la simple appréciation ou production des formes. Ces apports se veulent à la disposition de chacun pour mieux saisir les particularités et spécificités de notre champ. Mais aussi, ainsi compilés, ils valorisent le travail mené depuis des années par notre équipe comme acteur théorique à part entière.

Oudeis crée des articulations entre chercheurs, artistes et publics et c'est au gré des rencontres de tous ordres que se constitue ce corpus de textes. Inédit en France et à l'étranger, il a été compilé à des fins d'édition et diffusion. Cette appellation : "Art et technologie", précisons-le, est employée par défaut car on ne saurait résumer les problématiques évoquées à de simples enjeux technologiques. Ces réflexions sont étendues et se connectent globalement au champ des études culturelles. Elles traitent d'économie, de politique, d'écologie, d'usages grand publics ou jeu-vidéo. En un sens, ces ressources révèlent notre attachement à questionner la technologie comme objet variable, coercitif mais simultanément potentiel outil d'émancipation.

Artistes rencontrés, interviewés


 


Dans le cadre des entretiens regroupés sous "Art et technologie", l'équipe d'Oudeis a rencontré, interviewé, traduit les artistes, théoriciens, journalistes suivants : Pascale Gustin, Thierry Guibert, Markus Kayser, Laurent Lévesque, Cécile Babiole, Jean-Marie Boyer, Marianne Muller, Kaia Hugin, Annie Abrahams, Alessandro Ludovico, Ruth Catlow, Pascal-Nicolas Le Strat, Sébastien Rien, Leslie Mannès, Emmanuel Pire, Elise Sorin et Gaëlle Rétière, Art-Act, Daphne Dragona, Mathias Fuchs, Critical Art Ensemble, Oliver Ressler...